Comment réintégrer le système classique après une école alternative ?

college ecole alternativeQu’ils viennent d’une école de type Montessori, Steiner-Waldorf, Freinet, démocratique ou de l’Éducation nouvelle, les élèves ayant été scolarisés dans une école alternative devront, sauf exceptions, réintégrer tôt ou tard le cursus classique, lors de l’entrée au collège, au lycée ou dans l’enseignement supérieur. De nombreux parents s’inquiètent à l’idée de cette réintégration dans le cursus classique : comment l’enfant pourra-t-il passer ce cap après avoir été scolarisé pendant des années dans un système très différent ?

Passer d’une école alternative à l’Éducation nouvelle : Les formalités

Cas 1 : L’élève vient d’une école sous contrat

Un enfant scolarisé dans le primaire peut entrer dans le public sans autre formalité particulière que celle à effectuer par tous les parents à la mairie. Pour l’entrée au collège, il faut présenter le dossier scolaire avec la décision du conseil de classe quant au passage à la classe supérieure. L’élève sera affecté à l’établissement choisi sous réserve de place disponible. Selon le retour d’une directrice d’école Montessori de la région parisienne que j’ai rencontrée, ses élèves passent l’examen d’entrée en 6e avec brio !

Cas 2 : L’élève vient d’une école hors contrat

Quel que soit son âge et son niveau, l’élève doit passer un examen pour accéder au public. Pour l’entrée au collège, il passe des épreuves de français et de maths. A partir de la classe de 5e s’ajoute une épreuve de langue vivante. En cas d’échec, si l’élève a moins de 16 ans, un redoublement peut être envisagé. S’il a plus de 16 ans, il ne se verra en revanche proposer aucune affectation dans le public.

La réintégration : adaptation, atouts et difficultés

Il semble qu’il y ait en réalité peu de raisons de s’en faire. Un temps d’adaptation sera certes nécessaire (qui peut durer de quelques jours à quelques semaines). En effet, il faut se réhabituer à un environnement plus bruyant, plus agressif, moins bienveillant, à des effectifs plus nombreux, des habitudes de travail et d’enseignement différentes. Pour certains, il faudra s’adapter à la notion d’évaluation, aux devoirs, à l’absence ou la rareté de sorties. Mais une fois cette période de transition achevée, les élèves issus de ces écoles alternatives révèlent de nombreux atouts. Ils sont autonomes, doués dans de multiples domaines (monter un projet de groupe, s’exprimer à l’oral, etc.). Leur savoir-être supérieur à leurs homologue du cursus classique, notamment en matière de relationnel, de gestion des conflits, les aide à bien s’intégrer dans la vie de classe. Nombre d’entre eux deviennent des locomotives ou des délégués de classe. Ils se distinguent tout particulièrement dans les disciplines artistiques qu’ils auront pratiquer à haute dose. Les élèves Montessori sont souvent des matheux, ceux issus de Steiner excellent dans les matières artistiques, manuelles. Ceux qui ont fréquenté des écoles confessionnelles sont dotés d’une rigueur de travail très appréciée. Très souvent, les élèves ayant eu un parcours différent aspirent à évoluer dans des voies moins académiques dans lesquelles ils brilleront. C’est le cas des élèves des écoles démocratiques et Sudbury.

Les retours des anciens élèves et leur parcours professionnel devraient vous rassurer : leur taux de réussite au bac et aux examens du supérieur est élevé. Devenus adultes, ils sont moins au chômage que la moyenne. Et surtout, ils sont des adultes accomplis et épanouis.

Auteur de l’article : L'auteur

Enseignant-chercheur de formation, je m'intéresse aux écoles alternatives depuis 2012, année où j'ai dû réfléchir à la scolarisation de mon premier enfant et où il m'est apparu que je voulais pour lui une école différente, bienveillante. Depuis, je me passionne pour l'éducation alternative et la parentalité positive. J'aime faire découvrir des écoles innovantes.