Depuis plusieurs années, l’éducation bienveillante connaît un développement sans précédent. L’essor de la parentalité positive se traduit par un boom des écoles alternatives, qui mettent la bienveillance au centre de leur projet. Le concept de bienveillance s’est popularisé à un tel point que de plus en plus d’écoles s’autoproclament bienveillantes sans l’être réellement. Dans ce contexte, comment reconnaître une école bienveillante ? Voici les 3 points auxquels vous devez prêter attention pour vous assurer qu’une école est véritablement bienveillante.
Qu’est-ce que la bienveillance éducative ?
L’éducation bienveillante, aussi appelée éducation respectueuse, éducation positive ou éducation non violente, est une approche de l’éducation fondée sur le respect de l’enfant. La bienveillance exclut toute forme de violence éducative et propose des alternatives basées sur l’écoute, l’empathie, la coopération et le respect mutuel. Rappelons que sont des violences éducatives tout ce qui relève de la violence verbale, physique ou psychologique : fessées, coups, cris, chantage, menaces, punitions, critiques, humiliations… Concrètement, un éducateur bienveillant aura à cœur de respecter la nature de l’enfant, ses besoins physiologiques, son corps, son individualité, ses émotions et son rythme de développement. Les neuro-sciences ont démontré les vertus de l’éducation bienveillante sur le développement intellectuel de l’enfant et la qualité de ses apprentissages. D’où son attrait pour les parents. Découvrez les bienfaits de la bienveillance sur le blog parentalité hylla.fr qui traite de cette question, à travers le témoignage d’une maman qui pratique avec succès ce type d’éducation avec ses enfants.
Ecole bienveillante : 3 valeurs fondamentales
Lorsque mon premier enfant a été en âge d’aller à l’école, je recherchais un cadre respectueux et bienveillant pour lui. Je me suis donc naturellement tournée vers les écoles alternatives, craignant la violence régnant dans les écoles publiques. J’ai choisi une école Montessori près de mon domicile, parce que c’était une pédagogie qui me convainquait. Hélas, dès les premières semaines de scolarisation de mon fils, j’ai déchanté. La bienveillance affichée n’était que théorique. Dans les faits, la maîtresse ne respectait ni le rythme des élèves, ni leur personnalité et les soumettait à de nombreuses obligations. On était loin des principes fondamentaux de la bienveillance. Et cet exemple n’est malheureusement pas un cas isolé. J’ai rencontré de nombreux parents ayant vécu des expériences similaires.
Pour vous éviter ce genre de déconvenues, voici les principes d’une école bienveillante digne de ce nom :
1. Le respect de l’enfant
Dans une école bienveillante, les membres de l’équipe pédagogique et la direction sont formés à des outils qui leur permettent de traiter les élèves avec respect, comme la Communication Non-Violente ou d’autres méthodes et références équivalentes (Faber et Mazlish, Catherine Gueguen, Isabelle Filliozat, Jane Nelsen, etc.). En l’absence de formations et de connaissances solides sur l’éducation bienveillante, l’éducateur ne sera pas suffisamment outillé pour faire face aux difficultés auxquels il sera confronté dans sa classe, et pourra être tenté de crier ou d’exercer une forme de violence sur ses élèves. Car la bonne volonté ne suffit pas ! Pratiquer la bienveillance demande beaucoup de recul et de travail sur soi. Etre formé(e) est nécessaire.
2. Le bien-être de l’enfant
Le bien-être de l’enfant est au cœur du projet pédagogique d’une école bienveillante. Il ne s’agit pas de le bourrer de connaissances, mais de l’aider à se construire de manière harmonieuse afin de devenir un adulte épanoui et adapté au monde de demain. André Stern parle de « l’écologie de l’éducation ». Pour que ce développement harmonieux se fasse, ce type d’écoles proscrivent ainsi les notes et les évaluations qui créent de la compétition et donc de la violence. Au lieu de cela, c’est la coopération entre élèves qui est prônée. Cela s’exprime à travers le multi-âge, par exemple : en mélangeant plusieurs tranches d’âges dans une même classe, la coopération est favorisée. C’est le cas des écoles Freinet, Montessori, Sudbury…
De plus, si les écoles alternatives bienveillantes s’efforcent de ne pas déroger au programme de l’Education nationale, elles offrent plus de liberté à leurs élèves, ce qui leur permet de respecter leurs besoins et leur personnalité. Dans les écoles Montessori, par exemple, les élèves ont le libre choix de leurs activités. Dans une école démocratique ou une école du 3e type, les apprentissages sont auto-déterminés par les jeunes eux-mêmes. Ils peuvent être informels. Cette liberté permet aux enfants de développer leur autonomie, leur créativité, leur force de proposition et leur sens de l’initiative qui sont des qualités recherchées en entreprise.
3. L’écologie et le lien à la nature
Soucieuses de respecter l’écologie de l’éducation, les écoles bienveillantes se préoccupent grandement de la protection de l’environnement. Elles ont vocation à faire de leurs élèves des éco-citoyens. Des pratiques écologiques ont cours dans ces établissements : tri des déchets, économies d’énergie, compostage, jardins en permaculture, végétarisme, cantine bio, etc. Le lien à la nature est également prépondérant. L’exemple le plus frappant est celui des Forest Schools qui font la classe en extérieur. Comme les écoles bienveillantes tachent de préserver le lien de leurs élèves à la nature, elles disposent souvent d’un jardin, d’un potager, parfois d’une ferme pédagogique. Les salles de classe peuvent même être des yourtes. Les écoles alternatives qui n’ont pas un accès direct à un espace naturel organisent des sorties régulières en extérieur et des ateliers nature.
Enseignant-chercheur de formation, je m’intéresse aux écoles alternatives depuis 2012, année où j’ai dû réfléchir à la scolarisation de mon premier enfant et où il m’est apparu que je voulais pour lui une école différente, bienveillante.
Depuis, je me passionne pour l’éducation alternative et la parentalité positive. J’aime faire découvrir des écoles innovantes.